100 bougies, pour la Chapelle du Hariol

Le ciel et les habitants de la commune du Val-d’Ajol et des alentours ont arrosé et fêté, le centenaire de la chapelle du Hariol ce dimanche 6 août 2023.

Pour l’occasion les villageois ont fouillé dans les malles, rangées dans leur grenier pour revêtir les costumes du dimanche de leurs aïeux.

L’inauguration a eu lieu à l’intérieur de la chapelle, le président Jean-Paul Romary, entouré de M le député Christophe Nagealen, Patrick Vincent Maire du Girmont, d’autres élus, et des amis et adhérents de l’association.  

Après la dégustation du repas champêtre, comme la météo ne se prêtait pas pour des jeux de plein air, certains convives se sont racontés, ou remémorés leur jeunesse dans ce hameau éloigné de Laître.

Pour l’occasion Patricia a immortalisé le centenaire de la chapelle sur des cailloux, ceux-ci seront gardés bien précieusement, ou se déplaceront vers d’autres villages et peut-être !, par-delà nos frontières…

La tombola qui a clôturé la journée a permis à certains chanceux de repartir avec un joli lot.

L’association du Ôd’Hariol a été créée en 2021, elle est la continuité de celle créée en 1923 pour la construction et l’entretien de la chapelle, qui aurait dû être une église avec son presbytère, et entourée du cimetière, dont voici son histoire relatée dans « Miettes d’histoire » livret paru pour le tricentenaire de l’église du Val-d’Ajol en 1983.

      Chapelle du Hariol

Les habitants du Hariol étaient obligés de parcourir une distance bien plus grande pour venir à Laître que pour aller à Plombières, d’où pour eux une fréquentation habituelle des offices de Plombières.

Quand en 1734-35 on construisit le clocher du Val tel qu’il est aujourd’hui, on imposa des corvées à toute la communauté. Chaque section fournit un certain nombre de voitures et de journées de travail. Contraints de s’exécuter, les paroissiens du Hariol n’acceptèrent l’imposition qu’en partie et de mauvais gré.

L’idée de bâtir une église bien à eux s’enracina petit à petit surtout après l’inauguration le 15 août 1860 de la nouvelle église de Plombières, bâtie par Napoléon III.

Ce qui mit le feu aux poudres sur une simple question de chemin.

 En 1865, le Conseil Municipal du Val-d’Ajol ayant donné l’autorisation de déplacer un chemin rural à l’acquéreur d’une ferme située au Hariol, et cela malgré l’opposition des voisins, les habitants de cette section décident : « Nous allons bâtir une église et nous ériger en commune, au moins nous serons libres et maîtres chez nous ».

M. Rosaye, curé du Val-d’Ajol, ne voit pas d’un très bon œil cette scission, pourtant il en réfère à Mgr Caverot, évêque de Saint-Dié, qui est tout à fait d’accord avec les habitants du Hariol.

Le 1er janvier 1866 : élections d’une commission chargée de s’occuper activement de l’affaire. Une première souscription est ouverte.

On était d’accord pour construire, mais, quand il fallut désigner un emplacement, ce fut le désaccord, chacun voulait avoir l’église près de sa ferme. Trois endroits furent proposés. On eut recours au vote secret.

Une deuxième souscription fut ouverte quand les fondations furent creusées, mais ce fut insuffisant.

Le Conseil Municipal du Val-d’Ajol, sollicité par les habitants du Hariol pour obtenir une subvention de 12.000 francs, refuse son aide en raison de la situation financière de la commune, mais il permet l’extraction de moellons et de sable entre autre dans la forêt du Layol (7 décembre 1866).

D’autre part, l’abbé Nicolle, riche et très généreux, en résidence à Épinal, remet de fortes sommes pour aider à la construction.

1867 : Les murs s’élèvent (pas de bénédiction religieuse). Mgr Caverot vient visiter les travaux fin mai, il félicite les habitants et fait remarquer que l’église est un peu petite.

Bientôt la discorde règne. La Commission n’était qu’un prête nom, les boute-en-train de l’œuvre agissaient en son nom et ne la consultait que rarement. Les membres, froissés par ces procédés, se retirèrent peu à peu.

Fin septembre, la toiture en ardoises est commandée, les murs terminés ; une nouvelle pétition est adressée à la municipalité du Val-d’Ajol, sollicitant un secours en nature : 150 stères de bois de charpente, ce qui fut accordé.

1868 : Une députation est envoyée à Napoléon III séjournant à Plombières, mais elle ne reçut qu’un….sourire protecteur !.

1869 : On reprend les travaux. Les habitants du Hariol demandent à la Commune une école et 40.000 francs pour achever la construction. Le Conseil accorde l’école mais refuse la subvention.

1873 : Le Comité essaye un dernier appel, mais en vain. Le maire du Val-d’Ajol propose une réunion des souscripteurs à l’église même du Hariol le dimanche 14 septembre 1873 pour connaître leurs intentions, statuer sur les moyens à prendre pour mener à bonne fin l’œuvre commencée, terminer la construction de l’église et de la cure, tout en s’occupant avec soin de faire établir la nouvelle commune et paroisse du Hariol.

La réunion a lieu mais se termine par de violentes discussions. Ce fut le coup final de l’entreprise.

1902 : Reprise du projet.

Enfin l’église fut édifiée à l’emplacement choisi primitivement, mais avec de plus modestes dimensions.

Elle fut bénite au mois d’août 1924.

100 ans après, les habitants du Hariol veulent redonner une nouvelle vie à la Chapelle en la convertissant en un lieu de convivialité, et de rencontres amicales,, et de réceptions diverses..