Parmi les projets de la municipalité, celui concernant la réhabilitation du presbytère a notamment pour objectif de créer un logement pour « Le groupe de la citoyenneté participative ».
Voici les archives de ce bâtiment entré dans le giron communal.
Texte transcrit du livre « Le Val-d’Ajol village. 1830- 2013 », édité par Daniel GURY.
Sous l’ancien régime du temps des seigneurs, cet immeuble tout à fait comparable aux autres fermes du village avec sa grange, ses écuries, ses greniers, son grand jardin, son verger, son hallier et sa fontaine, était occupé par le curé et ses vicaires.
A la révolution, tous les biens de la paroisse furent confisqués et ses occupants expulsés. Lorsque le bien fut mis en vente à Épinal, ce fut Vial, l’ancien greffier de la commune devenu greffier en chef du canton, qui remporta l’enchère, à la barbe des Ajolais. Il était devenu un homme fortuné et respecté en épousant la fille d’un hôtelier de Plombières.
Les Ajolais avaient pourtant envoyé une délégation à Épinal avec la ferme intention de racheter la cure, mais sans le moindre sous vaillant en poche, tandis que Vial pouvait payer cash.
Pour mieux endormir les élus, Vial promit chemin faisant d’installer une école. D’école, il n’y en eut jamais. Et si revente à la commune il consentit plus tard beaucoup plus tard, ce fut à prix d’or, obtenant même en prime les décombres et le terrain de la fameuse mairie inachevée.
Par le rachat du presbytère, la commune espérait loger son secrétariat, ses archives et son poste de police. Mais le concordat vint bousculer les projets de tous les maires de France qui furent obligés de loger prioritairement curés et vicaires.
La municipalité du Val-d’Ajol envisagea un instant de loger les prêtres dans l’auberge de l’Arbre Vert, que son propriétaire, l’ancien maire François Bougel, cherchait à vendre, mais le préfet mit son veto. On pensa alors terminer la mairie commencée 10 ans plus tôt (actuel café des sports), toujours pour y loger des prêtres mais là encore le préfet mit son grain de sel.
La municipalité n’eut finalement pas d’autres recours que d’accepter l’offre de Vial en 1804. En réalité, les prêtres avaient déjà regagné leur ancienne cure, à charge pour la commune de régler les loyers.
Un inventaire des réparations à réaliser nous apprend que la toiture était encore formée « d’essis », c’est-à-dire de planchettes d’épicéas et non pas de laves dont l’usage ne fut généralisé que plus tard.
Lorsque chevaux et charrettes furent détrônées par l’automobile, granges, écuries et greniers devenus inutiles furent aménagés en salles de réunion ou de catéchisme. Le magnifique porche donnant accès à la grange disparut par la même occasion.