L’Hôtel Enfoncé

Stéphanie et Anthony MOURAIRE, sont les nouveaux propriétaires de l’Hôtel Enfoncé depuis 2019.

Cette ancienne pension de famille sera reconvertie en chambres et tables d’hôtes.

  L’ouverture est prévue pour cette année.

Un brin d’histoire

L’appellation « Hôtel enfoncé » n’est pas très ancienne et se rapporte sans doute à l’une des multiples légendes qui concernent cet établissement emblématique.

La dénomination officielle est en fait le « Blanc Murger », section de la Croisette, une banale clairière au milieu de forêts appartenant aux chanoinesses jusqu’à la Révolution.

Gisèle GRAVIER (Zouzou pour les intimes), dernière tenancière du café situé à cet endroit, racontait que le site était réputé pour ses carrières de grès vosgien et qu’une cabane rudimentaire faisait office de bistrot au fond de l’une de ces excavations. Les carriers se seraient alors amusés à l’appeler « l’Hôtel Enfoncé » par dérision car ils y séjournaient occasionnellement.

Puis arrive le père Cloléry, le grand-père de Zouzou, qui entreprend de construire au sommet de cette colline une vraie maison en dur, qui fera office de café et même par la suite de pension de famille.

Les Cloléry, nombreux dans le secteur, sont quasiment tous tailleurs de pierres ou carriers de père en fils.

Là s’arrête la légende car la réalité, que l’on peut découvrir dans les archives, ne colle pas avec l’épopée que les descendants Cloléry se plaisent à raconter. 

« Une parcelle de cette clairière communale fut en effet vendue vers 1830 à un tailleur de pierres de la Croisette. Quelques années plus tard, en 1838, son fils Jean-Baptiste Ledoux construisit à cet endroit une petite ferme qui lui permettra d’élever une vache et qui fera par la même occasion débit de boissons. Car la nouvelle route de Plombières au Val-d’Ajol traverse depuis 1835 cette clairière et peut donc amener une clientèle d’assoiffés et naturellement de nombreux baigneurs résidant à Plombières. En fait, Ledoux ne pratiquera ce commerce que durant peu de temps. La ferme faisant café changera souvent de mains. Elle sera de même plusieurs fois transformée puis agrandie. Celui qui lui donnera l’aspect qu’on lui connaît sur les nombreuses cartes postales sera effectivement Henri-Alphonse Cloléry, cultivateur, et à l’occasion carrier, et même bâtisseur ».  

La sympathique Zouzou, réputée pour ses délicieuses tartes aux brimbelles mais qui resta célibataire malgré son charme, avait un avenir tout tracé : succéder à sa mère Laure Gravier, joueuse virtuose d’épinette. Zouzou cessera l’exploitation du café à la fin des années 90. Pour que la licence perdure, et tant que sa santé le lui permit, elle ouvrit encore quelques jours par an pendant la foire aux andouilles ou à la saison des brimbelles.