Et demain nos forêts malades ?

Ce matin aux aurores, le lent travail de coupe des arbres dans la forêt communale sur le secteur de La Chaume a repris. Il s’agit d’abattre les arbres morts du fait des vagues de chaleur croissante et des sécheresses de ces dernières années auxquelles ils n’ont pas résisté.

Sur ces parcelles qui ont déjà fait l’objet de coupes l’été dernier, il ne restera bientôt plus guère de spécimens debout. A la place, comme c’est déjà le cas sur une partie de cette forêt, ne subsistera qu’un amas de troncs plus ou moins gros, de branches, de souches, le tout enchevêtré dans un désordre indescriptible. Force est de constater avec tristesse que la forêt dans laquelle nous avions tant de plaisir à nous balader n’est plus qu’un champ de ruines des plus déprimants.

Lorsqu’autrefois l’on prenait grand soin des forêts, que chaque coupe était effectuée proprement, chaque débris emporté ou détruit – comme le relate l’écrivain vosgien, Pierre Pelot, au travers de quelques uns de ses romans* -, nous avons fait le choix aujourd’hui de couper les arbres morts et d’évacuer uniquement leurs grumes, en laissant derrière nous un territoire exsangue.

Qu’a prévu l’homme pour que cette forêt redevienne aussi belle qu’elle l’était il y a encore quelques années ? Va-t-il la laisser à l’abandon et attendre que la nature décide par elle-même ou va-t-il lui apporter son aide en prenant la décision dans un premier temps d’évacuer la majeure partie des éléments morts, puis de planter de nouvelles espèces capables de résister au changement climatique dont il est responsable ?

J’espère que notre commune aura les moyens de reconstruire ce petit bout de territoire ajolais, traversé de routes et de circuits de randonnées empruntés par les habitants et les touristes.

Catherine Camus

* En particulier : « C’est ainsi que les hommes vivent »