« La MORTE », un lieu-dit dont le nom interpelle

Parmi les lieux-dits, celui appelé « La Morte », situé aux limites de la commune de Saint Bresson, intrigue forcément de nombreux touristes ou randonneurs.  

Beaucoup de chercheurs, tel notre historien Jacques Vaubourg, ont formulé des explications plausibles. Ce nom de lieu-dit, souvent présent dans d’autres communes, témoigne en général d’une zone marécageuse, donc une « eau morte » par définition car stagnante.

D’autre part, il arrive souvent que par méconnaissance des lieux, les cartographes, les employés du cadastre ou même parfois les employés communaux, comme ce fut souvent le cas lors de la numération des habitations, modifient l’emplacement d’un lieu-dit qui se met à jouer les nomades en grignotant chez son voisin. On le cherche à droite et finalement on le découvre un peu plus loin à gauche. Il est vrai que les anciens chemins ont progressivement disparu, ce qui donne aujourd’hui une approche de l’habitat différente de celle que connurent nos ancêtres.

La Morte, qui se confond volontiers avec les Combelles, n’échappe pas à cette tendance. Pour être précis, il faudrait parler de la Morte du Bas et de la Morte du Haut : toutes deux font probablement référence à un petit ruisseau dont le mince filet se perd en été dans les profondeurs du sous-sol, un ruisseau à l’agonie qui fait penser à une défunte que le patois local aurait immortalisée. Or, un ruisseau qui prend sa source aux limites de la Franche Comté existe bien sur le versant qui fait face aux Combelles.

Un cas semblable existe entre Bouchâtel et Rapaumont. Un agent du cadastre à l’imagination décidément fertile a baptisé le lieu « l’Amour en Goutte » au lieu de « la Mourante Goutte ». Puisque là encore, le ruisseau qui prend sa source sur les hauteurs de Rapaumont, disparaît brusquement dans le sous-bois en aval.

Enfin, les anciennes cartes d’état-major regroupent La Morte et les Combelles sous un même lieu appelé le Haut du Mont.