La région subit la visite d’un animal plutôt indésirable, sur les deux communes limitrophes : Fougerolles et le Val-d’Ajol.
Au GAEC du Haut des Très, Frédéric et Cédric ont découvert trois veaux morts attaqués par un chien errant, ou un loup, en allant traire mardi matin vers 6 h. Cet animal a déjà à son actif plusieurs méfaits sur des brebis, poney (mort de peur), moutons, génisses…
Les habitants craignent pour leur sécurité, car voici bien longtemps, la Chaume a vécu un drame :
Vers 1992, lors de la préparation des sentiers de randonnée, il nous avait été rapporté par des gens de la Chaume qu’une famille Thiéry avait eu autrefois une fillette dévorée par un loup.
Le journal « Courrier des Vosges » du 15 août 1868 relate ce drame qui pourrait avoir donné naissance à une sorte de légende associée au calvaire situé sur le site. Ce que rapporte le journal :
Au Val-d’Ajol : le 9 août 1868, 3 fillettes sont déjà levées à 8 h du matin. Elles jouent à moins de 40 m de leur domicile quand elles sont attaquées par un loup sorti du bois, Julie-Constance Thiéry sera mordue à une jambe tandis que sa sœur Marie-Constance, 4 ans, sera emportée par le loup dans la forêt. Immédiatement, une battue est organisée par les cultivateurs du coin. Ils sortent les fusils et sans attendre, tirent quelques cartouches pour éloigner la bête. Ils ne tardent pas à retrouver la gamine à 300 m des habitations, malheureusement elle était morte et présentait une vilaine morsure à l’abdomen.
On peut en effet parler de légende car le calvaire du Haut des Très date de 1728, donc antérieur à 1868, date du drame.
Ce que dit l’état civil de la commune (acte n° 302) :
Décès le 9 août 1868 de la jeune Marie-Constance Thiéry de la Chaume âgée de 4 ans seulement, tuée à 8 h du matin. Elle était la fille de Jean-Nicolas Thiéry 43 ans et de Marie-Julie Richardot 44 ans, des cultivateurs installés à la ferme de Château Gaillard. Les déclarants sont le père et un cousin Constant Thiéry, 43 ans aussi cultivateur à la Chaume.
Petit tour par le Cadastre Napoléonien :
Le cadastre montre en effet qu’un Jean-Nicolas Thiéry dit Margaine occupe la ferme de Château Gaillard. Mais il existe alors en 1811, 3 Jean-Nicolas Thiéry à la Chaume qui se différencient par leurs sobriquets : J.N. Thiéry dit Franot, J.N. Thiéry dit Margaine et J. N. Thiéry tout court.
Ces Thiéry qui sont en principe tous apparentés. Pour peu que l’on approfondisse les recherches, ils font également partie des familles de nos ancêtres (Gury) et sont en rapport avec le fabuleux héritage Thiéry, ce napolitain devenu milliardaire, resté célibataire. Tous sont également apparentés à Jules Thiéry qui fut à la tête de la brasserie du Val-d’Ajol avant qu’elle ne soit reprise et modernisée par l’Alsacien Gustave Flühr, son gendre.