L’histoire du dernier des 111 volontaires de l’An II

La commune du Val-d’Ajol envisage de reprendre les tombes laissées à l’abandon depuis quelques dizaines d’années, celles sur lesquelles a été posée une petite plaque blanche mentionnant « Cette concession étant à l’abandon, … « .

Les cimetières font partie de notre passé, tous ces noms inscrits sur les stèles constituent des archives généalogiques de notre village.

Ainsi, nous connaissons l’histoire de « CLAUDE Joseph né le 11 mars 1776 décédé le 7 décembre 1863″ ainsi que cela figure sur sa tombe. Il était » le dernier vivant des 111 volontaires ajolais qui se sont engagés le 10 août 1792 lorsque l’Europe entière liguée contre nous mettait la patrie en danger ».

Un monument a été érigé sur la route du Peutet à la demande de sa fille, Ludivine CLAUDE. Décédée le 30 janvier 1871, elle avait demandé dans ses dernières volontés qu’un majestueux monument soit érigé en face de sa ferme pour rendre honneur à son père Jean Joseph CLAUDE, mort à l’âge de 87 ans, dernier des 111 volontaires qui répondit à l’appel du 10 août 1792. On ignore la date exacte à laquelle le monument fut réellement mis en place car en 1871, la France se trouve précisément sous le joug des mêmes ennemis qu’en 1792.

Hélas, cet imposant monument, situé dans une propriété privée, est peu accessible et actuellement caché par la végétation. Le pré dans lequel il fut érigé à l’origine s’est transformé en forêt d’épicéas, après la désertification des campagnes. La construction a pourtant fait l’objet d’un grand lifting il y a plus de 25 ans à l’initiative de bénévoles des associations patriotiques de la commune.

Dans cette section du Bas d’Hérival, d’anciennes fermes furent fort animées durant les étés 1950/60 par les enfants de la colonie UFOVAL, en provenance de l’Essonne.

L’endroit est réputé pour avoir été également un ancien relais de poste (sans certitude). Joseph CLAUDE en a sans doute eu l’idée, mais il faut avoir à l’esprit que la route de Remiremont passait autrefois par la Banvoie et les Aubeux.

Ce n’est qu’à partir de 1825 qu’un projet de déviation de la RN57 par le Bas d’Hérival fut mis à l’étude. Ce qui va mettre en rage les cafetiers et les aubergistes de Beaumont, de la Croisette et surtout de Plombières. Discussions souvent très animées durant 15 ans au cours desquelles un autre ancien des 111 volontaires devenu officier puis maire du Val-d’Ajol fut obligé de démissionner.

L’actuelle départementale sera accessible à partir de 1840 environ. C’est sans doute la raison pour laquelle Joseph CLAUDE ajouta une maison à son fief en 1846. Mais les relais de postes, comme le seront plus tard les octrois, étaient déjà supprimés.

Ce que l’on sait aussi du dernier des 111 volontaires, c’est qu’il fut meunier vers 1830. Son moulin se trouvait en contrebas de la ferme sur la Combeauté.

Sa tombe devrait être entretenue par la commune, tout comme celles des personnes qui ont marqué l’histoire du Val-d’Ajol.

Renseignements tirés des archives de Daniel GURY et croquis du monument tiré de l’Éveil à l’Histoire du Val-d’Ajol de Mr Gérard JACQUES.